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qu’il soutient contre toutes mes raisons. — Le duc de Noailles m’impute la proposition que j’avois si puissamment combattue, et soulève tout contre moi. — Étrange embarras de Noailles avec la duchesse de Saint-Simon. — J’apprends la scélératesse de Noailles. — Monstrueuse ingratitude de Noailles. — Son affreux et profond projet. — Courte réflexion. — J’éclate sans mesure contre Noailles, qui plie les épaules et suit sa pointe parmi la noblesse et [qui] cabale des ducs contre moi. — Je me raccommode avec le duc de Luxembourg ; son caractère. — Suites de l’éclat. — Bassesse et désespoir de Noailles. — Sa conduite à mon égard et la mienne au sien. — Noailles n’oublie rien, mais inutilement, pour me fléchir. — Noailles, depuis la mort de M. le duc d’Orléans, aussi infatigable, et inutilement, à m’adoucir. — Le désir extrême de raccommodement des Noailles fait enfin le mariage de mon fils aîné. — Raccommodement entre Noailles et moi, et ses légères suites.331
Chapitre xv. — Reprise du journal des derniers jours du roi. — Il refuse de nommer aux bénéfices vacants. — Mécanique de l’appartement du roi pendant sa dernière maladie. — Extrémité du roi. — Le roi reçoit les derniers sacrements. — Le roi achève son codicille ; parle à M. le duc d’Orléans. — Scélératesse des chefs de la constitution. — Adieux du roi. — Le roi ordonne que son successeur aille à Vincennes et revienne demeurer à Versailles. — Le roi brûle des papiers, ordonne que son cœur soit porté à Paris, aux Jésuites. — Sa présence d’esprit et ses dispositions. — Le Brun, Provençal, malmène Fagon et donne de son élixir au roi. — Duc du Maine. — Mme de Maintenon se retire à Saint-Cyr. — Charost fait réparer la négligence de la messe. — Rayon de mieux du roi. — Solitude entière chez M. le duc d’Orléans. — Misère de M. le duc d’Orléans. — Il change sur les états généraux et sur l’expulsion du chancelier. — Le roi, fort mal, fait revenir Mme de Maintenon de Saint-Cyr. — Dernières paroles du roi. — Sa mort. — Caractère de Louis XIV.364
Chapitre xvi. — Caractère de Louis XIV. — Mme de La Vallière ; son caractère. — Le roi hait les sujets, est petit, dupe, gouverné en se piquant de tout le contraire. — L’Espagne cède la préséance. — Satisfaction de l’affaire des Corses. — Guerre de Hollande. — Paix d’Aix-la-Chapelle. — Siècle florissant. — Conquêtes en Hollande et de la Franche-Comté. — Honte d’Heurtebise. — Le roi prend Cambrai. — Monsieur bat le prince d’Orange à Cassel, prend Saint-Omer, et n’a pas depuis commandé d’armée. — Siège de Gand. — Expéditions maritimes. — Paix de Nimègue. — Luxembourg pris. — Gênes bombardée ; son doge à Paris. — Fin du premier âge de ce règne. — Guerre de 1688 et sa rare origine. — Honte de la dernière campagne du roi. — Paix de Turin, puis de Ryswick. — Fin du second âge de ce règne. — Vertus de Louis XIV. — Sa misérable éducation ; sa profonde ignorance. — Il hait la naissance et les dignités, séduit par ses ministres. — Superbe du roi, qui forme le colosse de ses ministres sur la ruine de la noblesse. — Goût de Louis XIV pour les détails. — Avantages de ses ministres, qui abattent tout sous eux, et lui persuadant que leur puissance et leur grandeur n’est que la sienne, se font plus que seigneurs et tout-puissants. — Raison secrète de la préférence des gens de rien pour le ministère. — Nul vrai accès à Louis XIV enfermé par ses ministres. — Rareté et utilité d’obtenir audience du roi. —