Page:Saint-Simon - Mémoires, Chéruel, Hachette, 1857, octavo, tome 12.djvu/513

Cette page n’a pas encore été corrigée

Aux deux extrémités d’un canal qui se partage en deux-bras, sont la Ménagerie et Trianon. La Ménagerie est remplie de ce qu’il y a de plus rares animaux dans le monde, recherchés avec un soin et une dépense extraordinaires. Trianon est un palais où le marbre est plus commun que la pierre, où tout est brillant et splendide ; c’est un séjour de repos et de plaisir où le roi va se promener avec très peu de monde.

Au bout de la grande aile droite du château, en entrant par l’avenue de Paris, est un grand réservoir, appelé le Château d’Eau, où se rendent les eaux élevées par la machine de Marly, duquel réservoir elles se communiquent dans toute la fontaine du petit parc.

Au bout et au-dessous de l’aile gauche est l’Orangerie, dont la structure est si noble et si magnifique, qu’on est toujours surpris lorsqu’après l’avoir considérée par dehors, on en examine le dedans. Jamais entreprise ne fut plus hardie et mieux exécutée que celle de ce bâtiment.

En sortant des jardins par le milieu du château, vous voyez en face la principale avenue, et des deux côtés la grande et la petite écurie du roi ; deux édifices pareils en tout dont la beauté attire la curiosité de tous ceux qui ont du goût pour l’architecture.

Plus loin est le Chenil, et plusieurs autres bâtiments dépendant du château.

À côté droit du château, dans le même aspect, sont encore plusieurs grands édifices, savoir :

Derrière le Grand-Commun est le couvent des Récollets que Sa Majesté a fait bâtir à neuf.

Dans le même alignement du Grand-Commun, en descendant du côté du parc, est la surintendance des bâtiments, maison très belle et très commode, destinée pour le logement de M. le surintendant des bâtiments.

Plus loin, du même côté, est le potager du roi, jardin séparé de tous les autres, dont la culture et la fertilité surpassent tout ce que l’on en pourroit dire.

De l’autre côté de la ville est la Paroisse que Sa Majesté a fait construire de fond en comble, aussi bien que le logement des Pères de la Mission, par qui elle est desservie aux dépens du roi, avec toute la décence et l’exactitude possibles. C’est un des plus considérables édifices de la dépendance du château.

Plus loin, du même côté, est le château de Clagny, maison de plaisance très belle et très agréable, soit par la régularité de l’architecture, soit par la distribution des appartements et la disposition des jardins. Elle coûte au roi plus de deux millions.

Au bord de la Seine, sur le chemin de Saint-Germain en Laye, est la machine de Marly qui élève les eaux de la rivière jusqu’au sommet