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suis-je contenté d’un récit le plus simple et le plus nu ; mais qu’il me soit permis d’y appliquer ces deux versets du psaume xxxvi qui paraissent si faits exprès : « J’ai vu l’impie exalté comme les cèdres du Liban : je n’ai fait que passer, il n’étoit déjà plus ; je n’en ai pas même trouvé la moindre trace. »




CHAPITRE XIII.


Le duc de Noailles apprend enfin sa destination. — Folles propositions qu’il me fait. — M. le duc d’Orléans ne peut se résoudre à ne pas passer par le parlement pour sa régence, et se dégoûte du projet d’assembler les états généraux. — Mme la duchesse d’Orléans, en crainte des pairs pour la première séance au parlement après le roi sur les bâtards, a recours à moi. — Je la rassure, et pourquoi, en lui déclarant que si les princes du sang les attaquent, en quelque temps que ce soit, les pairs les attaqueront à l’instant. — Prise du roi avec le procureur général sur l’enregistrement pur et simple de la constitution. — Dernier retour de Marly. — Espèce de journal du roi jusqu’à sa fin. — Audience de congé de l’ambassadeur de Perse. — Détail de la santé du roi et des causes de sa mort. — Magnifique entrée à Paris du comte de Ribeira, ambassadeur de Portugal. — J’obtiens de M. le duc d’Orléans qu’il continuera à Chamillart sa pension de soixante mille livres et la permission de le lui mander. — Le duc de Noailles, seul d’abord, puis aidé du procureur général, me propose l’expulsion radicale des jésuites hors du royaume. — Retour de Mme de Saint-Simon des eaux de Forges à Versailles. — Dames familières. — Duc du Maine chargé de voir la gendarmerie pour, au nom et avec l’autorité du roi, qui l’avoit fait venir et n’en put faire la revue. — Mon avis là-dessus à M. le duc d’Orléans. — Je me joue de Pontchartrain. — Je méprise Desmarets. — Le roi, hors d’état de s’habiller, veut choisir le premier habit qu’il prendra. — Courte réflexion.


Le roi diminua si considérablement dans la seconde moitié du voyage de Marly, que je crus qu’il étoit temps de