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CHAPITRE VII.


Quels, à l’égard de M. le duc d’Orléans, étoient le maréchal de Villeroy, Tallard, le cardinal et le prince de Rohan, la duchesse de Ventadour, Vaudemont, ses nièces, Harcourt, Tresmes, le duc de Villeroy, Liancourt, La Rochefoucauld, Charost, Antin, Guiche, Aumont, le premier écuyer, M. de Metz, Huxelles, le maréchal et l’abbé d’Estrées, les ministres, les secrétaires d’État, le P. Tellier. — Inquiétude et manège du P. Tellier avec moi. — Caractère du duc de Noailles. — Inquiétude du duc de Noailles sur les desseins de M. le duc d’Orléans. — Contade ; sa fortune ; son caractère. — Liaison du duc de Noailles et de Maisons. — Caractère de Canillac. — Liaison du duc de Noailles avec Canillac par Maisons. — Noailles et l’abbé Dubois anciennement liés. — Liaison de Noailles et d’Effiat. — Extraction et caractère d’Effiat ; ses liaisons. — Effiat bien traité du roi ; fort considéré de M. le duc d’Orléans. — Noailles raccroche Longepierre, lequel s’abandonne après à l’abbé Dubois.


Monsieur avoit passé toute sa vie, depuis son enfance jusqu’à sa mort, dans l’amitié et la confiance pour le maréchal de Villeroy. L’habitude, dès la plus tendre jeunesse jamais interrompue, et soutenue par le chevalier de Lorraine et par Effiat, ses amis intimes, avoit mis à portée de tout avec lui. Il étoit l’entremetteur de toutes les petites querelles qui arrivoient entre le roi et Monsieur, dont il m’a conté des aventures étranges sur le vilain goût de Monsieur que le roi ne pouvoit souffrir, dont il lui faisoit porter des romancines par le maréchal, jusqu’à ne vouloir pas que La Carte, devenu capitaine de ses gardes, fût avec lui des voyages de Marly, et à charger le maréchal de dire à Monsieur que, s’il l’amenoit, il le feroit jeter par les fenêtres ; et les peines que le maréchal avoit entre eux deux sur ce fâcheux