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autres régiments suisses au service de France. Ce fut une grande dépouille à distribuer pour M. du Maine.

Le Bailleul, président à mortier, mourut en même temps. Il étoit fils de l’ami de mon père, et petit-fils du surintendant des finances. Lui et le maréchal d’Huxelles, et Saint-Germain-Beaupré étoient enfants du frère et des deux sœurs. C’étoit un homme d’honneur et de vertu, d’ailleurs fort peu de chose. Il ne laissa qu’un fils qui, excepté l’honneur et la vertu, lui ressembla au reste. Il étoit dès lors fort décrié, mais les efforts du maréchal d’Huxelles, qui fit valoir son nom dans le parlement, et les services de ses pères, lui obtinrent enfin la charge avec grand’peine. Il ne prit pas celle de l’exercer, se ruina avec honte et scandale, et la vendit enfin à Chauvelin, depuis garde des sceaux, dont la fortune et la disgrâce ont tant fait parler. Ce dernier Bailleul est mort sans s’être marié, dans la dernière obscurité.




CHAPITRE VI.


Mariage du fils du marquis du Châtelet avec la fille du duc de Richelieu ; [il obtient] la survivance de Vincennes. — Publication et réjouissances de la paix. — Contade grand’croix surnuméraire de Saint-Louis. — Marly. — Giudice bien traité du roi. — Ducasse malade. — Chalois mandé de l’armée à Madrid. — Ronquillo et d’autres exilés. — Bergheyck se retire tout à fait des affaires ; son éloge. — Réforme de troupes. — Électeur de Bavière à la chasse à Marly. — M. le duc de Berry malade et empoisonné. — Mort de M. le duc de Berry ; son caractère. — Quel avec sa famille. — M. [le duc] et Mme la duchesse de Berry ; comment ensemble. — Ordres du roi. — Le corps de M. le duc de Berry très promptement porté à Paris aux Tuileries. — Deuil drapé de six mois. — Le roi ne veut point de révérences, de manteaux, de mantes, de harangues ni de compliments. — État du roi. — Sa visite à Mme la duchesse