est assemblé en entier ou par députés de tout le corps, ils ne précèdent point les conseillers de la grand’chambre, et en tout et partout ne sont réputés que conseillers
Malgré cela, il y a une dispute dont les ministres se sont utilement servis, et qu’on a grand soin d’entretenir sous main ; c’est quand il arrive, et cela n’est pas rare, que, dans une assemblée de toutes les chambres, le gros du parlement est opposé à ce que la cour veut faire passer, et que le premier président n’a pu venir à bout d’y amener la compagnie, il prend plutôt le parti de se retirer que de hasarder d’être tondu. Très ordinairement il est suivi de tous les présidents à mortier, gens qui, ayant à perdre et à gagner, veulent plaire, qui désirent leur survivance pour leurs enfants et d’autres grâces. Alors qui présidera ? Le doyen du parlement, en son absence le plus ancien conseiller de la grand’chambre, de ceux qui demeurent en séance, prétend que c’est à lui, le plus ancien président des enquêtes le lui dispute ; le premier des présidents de la première chambre des enquêtes allègue la primauté de sa chambre et de sa présidence dans cette chambre. Dans ce conflit où aucun n’a jusqu’à présent voulu céder, personne ne préside, et, faute de président, la séance est forcée de se rompre et de lever. Ils sentent bien tout ce qu’ils perdent à cette dispute, mais l’orgueil l’emporte sur la raison et sur l’intérêt général de la compagnie.
CHAPITRE XIX.