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lanterne même, ce qui auroit rendu toute autre sortie impossible que celle des présidents et des conseillers ; tellement que, depuis cela, les pairs demeurent assis lorsque la séance se lève après que les princes du sang sont partis, demeurent découverts comme les présidents et les conseillers, et les voient tous sortir du parquet jusqu’au dernier, sans se lever de leurs places.

Les présidents en passant s’inclinent à eux, et eux aux présidents, mais sans aucune contenance de se soulever ; puis quand toute la robe, jusqu’au dernier, est hors du parquet, les pairs se lèvent et en sortent il n’importe plus par où. Je l’ai toujours vu faire par la lanterne de la cheminée, car la porte du barreau est demeurée alors fermée. On sort ainsi tumultuairement de la lanterne, et on se met après deux à deux en ordre d’ancienneté. Un huissier du parlement les attend au débouché de la séance, et, son bonnet à la main, marche devant eux, et leur fait faire place jusque par delà la grande salle, à certaine distance de la galerie, où il prend congé d’eux. C’est aussi en cet endroit que les pairs se découvrent et se séparent pour aller trouver chacun son carrosse. Les présidents trouvent deux huissiers au sortir du parquet, qui marchent devant eux, et leur font faire place jusque prés de la Sainte-Chapelle, frappant de leurs baguettes, en traversant la grande salle, sur les boutiques. Quand il n’y auroit qu’un pair en séance, et sans autre occasion que de ce qu’il l’auroit prise, il seroit également conduit par un huissier, et jusqu’aussi loin. Lorsqu’un pair arrive au parlement pour y être reçu, il trouve un huissier à la descente de son carrosse qui le conduit à la grand’chambre, marchant devant lui découvert et faisant faire place. Cela étoit en usage, indépendamment de réception, à l’égard de tous les pairs. Ce devoir a disparu sous prétexte du grand nombre, depuis les quatorze érections de 1663, et que les huissiers n’y pourroient suffire. Les princes du sang en trouvent toujours deux à la descente de