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CHAPITRE II.


M. de Savoie prend le titre de roi de Sicile. — Il imite le roi sur ses bâtards. — Prie, nommé ambassadeur à Turin, épouse la fille de Plénoeuf, qui devient fatale à la France. — Gouvernement d’Alsace et de Brisach au maréchal d’Uxelles. — Trois cent mille livres à Torcy ; quatre cent mille livres à Pontchartrain ; quatre cent mille livres au duc de La Rochefoucauld. — Lamoignon, greffier, Chauvelin grand trésorier de l’ordre ; Voysin et Desmarets en ont le râpé. — Chauvelin ; quel ; et son beau-père. — Dalon ; quel. — Chassé de sa place de premier président du parlement de Bordeaux. — Prise de Fribourg par Villars, qui envoie Contade à la cour. — Duc de Fronsac apporte la prise de Brisach ; le roi lui donne douze mille livres et un logement à Marly. — Kirn rendu à Besons, qui sépare son armée et revient à Paris. — Conférences à Rastadt entre Villars et le prince Eugène, qui y traitent et y concluent la paix entre la France, l’empereur et l’empire. — Réforme de troupes. — Mort du prince de Toscane. — Mort d’Harleville. — Mort du chevalier de Grignan ou comte d’Adhémar. — Mort de Gassion ; quel il étoit, et sa famille. — Mort de la princesse de Courtenai, sa famille, que le roi montre sentir être de son sang. — Saintrailles ; quel ; sa mort. — Mort et caractère de Phélypeaux. — Mort du duc de Medina-Sidonia. — Ronquillo destitué de la place de gouverneur du conseil de Castille ; on lui donne une pension de dix mille écus. — Retour du duc d’Aumont. — Le roi de Sicile passe avec la reine en Sicile, et laisse le prince de Piémont régent avec un conseil. — Peterborough et Jennings saluent le roi. — Électeur de Bavière à Paris ; voit le roi.


M. de Savoie, en vertu de la paix d’Utrecht, prit le 22 septembre le titre de roi de Sicile, et trancha tout aussitôt non seulement du grand roi, mais il imita leurs tours d’autorité les plus nouveaux. Il avoit un fils et une fille de Mme de Vérue ; il les avoit légitimés ; ils étoient demeurés jusqu’alors dans cet état simple ; il voulut que toute sa cour leur