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intimes, et de ce nombre de valets principaux qui se trouvoient dans son cabinet à Marly, qu’il avoit fait pour eux, entendant aussi son frère et ses fils, tout ce qu’il avoit pu ; mais que plus il avoit fait, plus avoient-ils à craindre et à travailler à s’en rendre dignes, pour se pouvoir soutenir après lui dans l’état où il les avoit mis, ce qu’ils ne pouvoient attendre que d’eux-mêmes, par leur propre mérite. C’étoit bien laisser échapper ce qu’il sentoit et qu’il ne disoit pas, et cela fut incontinent su de tout le monde. Il n’est pas temps encore de développer par quels moyens le roi fut amené à ce dernier période, car il peut être confondu avec son testament, qui se fabriquoit en même temps. Nous y arrivons incessamment, puisque entre les deux déclarations il n’y eut qu’une quinzaine. Délassons-nous quelques moments par le récit de ce qui se passa entre-deux.




CHAPITRE X.


Prostitution du maréchal d’Huxelles. — Embarras de Maisons. — Enregistrement de l’édit. — Bâtards traités en princes du sang au parlement. — Grand présent du roi à Mme la duchesse de Berry. — Électeur de Bavière et Peterborough à Marly. — Promenades nocturnes au Cours à la mode. — Mort de Mme de Vaudemont ; son caractère. — Mort de la marquise de Béthune-Harcourt. — Mort de Virville. — Mort de l’abbé de Clérembault. — Sourches cède à son fils la charge de grand prévôt. — Actions devant Barcelone. — Marlborough retourne en Angleterre. — Mort de la reine Anne. — L’électeur d’Hanovre proclamé. — Routes profondes par lesquelles le duc du Maine parvient à l’état, nom et tout droit de prince du sang, et au testament du roi. — Fortes paroles du roi au duc du Maine.


La cour, Paris, le monde furent étrangement indignés de l’infâme prostitution du maréchal d’Huxelles, qui vint