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roi un quart d’heure seul dans son cabinet le mardi 26 septembre, après son lever, y prit congé de lui, et partit pour aller passer un jour dans une maison qu’il venoit d’acheter à Saint-Cloud, et de là retourner à Compiègne. Il ne vit le roi dans son cabinet que cette seule fois à Fontainebleau.

La comtesse de Solre vint avec sa fille à Fontainebleau prendre congé du roi pour mener sa fille en Espagne épouser le prince de Robecque et être dame du palais de la reine d’Espagne. Il ne sera pas inutile de s’arrêter un peu ici.

M. de Robecque étoit de la maison de Montmorency, d’une branche sortie du second fils de Louis de Montmorency, chef de la branche de Fosseux devenue depuis l’aînée de la maison de Montmorency, et de Marguerite de Wastines qui s’établit aux Pays-Bas. Ogier, ce puîné de Fossieux qui fit la branche de MM. de Robecque, ni son fils ne figurèrent point ; son petit-fils figura fort peu, Louis, fils de ce dernier, encore moins ; mais il eut par son mariage avec J. de Saint-Omer, les terres de Morbecque et de Robecque, et quelques autres, et par sa mère, dame d’honneur de la reine de Hongrie, gouvernante des Pays-Bas, fille d’Adrien III Villain, et de Marguerite Stavèle, dame d’Isenghien, la terre d’Esterres et quelques autres. Esterres fut érigé en comté en 1611. Jean, son fils, servit beaucoup en Hongrie, eut la Toison d’or et le gouvernement d’Aire ; il fut créé par Philippe IV prince de Robecque, ce qui ne donne que la dénomination et nul rang ni privilége, et marquis de Morbecque. Il avoit épousé Madeleine de Lens, et il mourut en 1631. Eugène, son fils, prince de Robecque, fut gendre du duc d’Arschot-Ligne-Aremberg, et beau-père du comte de Brouay-Spinola. Ce prince de Robecque eut la Toison d’or, et il commandoit dans Saint-Omer lorsque le roi prit cette place en 1677. Il mourut en 1683. Son fils, Philippe-Marie, prince de Robecque, passa en 1678 au service de France, et mourut de maladie à Briançon en 1691, ayant un régiment. Il avoit épousé une fille du comte de