Page:Saint-Simon - Mémoires, Chéruel, Hachette, 1857, octavo, tome 10.djvu/230

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Il y eut en ce temps-ci un débordement de loups qui firent de grands désordres dans l’Orléanois ; l’équipage du roi pour le loup y fut envoyé, et les peuples furent autorisés à prendre des armes et à faire quantité de grandes battues.




CHAPITRE X.


Renonciations exigées par les alliés en la meilleure et plus authentique et sûre forme pour empêcher à jamais la réunion sur la même tête des monarchies de France et d’Espagne. — Mesures sur ces formes, — Formes des renonciations traitées entre les ducs de Chevreuse, de Beauvilliers et moi, puis avec le duc de Noailles, qui s’offre à en faire un mémoire, et qui le fait faire, et enfin le donne pour sien. — Intérêt de M. le duc de Berry et de M. le duc d’Orléans à la solidité des Renonciations et de leurs formes, qui n’ont que moi pour conseil là-dessus. — Sentiments de M. le duc de Berry à l’égard du duc de Beauvilliers. — Aux instances du duc de Beauvilliers, je fais un mémoire sur les formes à donner aux renonciations ; le voir parmi les Pièces. — Division de sentiment sur un point des formes entre le duc de Noailles et moi. — Sa conduite là-dessus. — Le duc de Noailles gagne à son avis le duc de Chevreuse. — Danger de sa manière de raisonner. — Le duc de Chevreuse nous propose d’en passer par l’avis du duc de Beauvilliers, qui nous assemble chez le duc de Chevreuse. — Le duc de Chevreuse, et moi après, exposons à la compagnie nos différentes raisons. — Le duc de Beauvilliers se déclare de mon avis et malmène fort le duc de Chevreuse, qui se rend, et le duc de Noailles aussi.


La paix se trouvoit à peu près arrêtée entre la France et l’Angleterre qui se faisoit fort d’y faire passer ses alliés. J’ai déjà averti plus d’une fois que je passois le détail de ce grand événement sous silence, parce qu’il se trouvera de main de maître dans les Pièces, depuis le voyage de