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au palais de l’archevêque de Reims, et l’amenoit à l’église ; ces deux prélats se tenoient aux côtés du roi pendant qu’il recevoit les onctions, l’aidoient à se lever de son fauteuil, et demandoient à l’assemblée, par un souvenir des anciennes élections des rois barbares, si elle étoit disposée à reconnoître le prince pour son souverain ; 5° l’évêque-comte de Châlons-sur-Marne ; il portoit au sacre l’anneau royal ; 6° l’évêque-comte de Noyon ; la ceinture et le baudrier royal lui étoient confiés.

À la tête des pairs laïques, on plaçoit primitivement le duc de Normandie. Matthieu Pâris, parlant des douze pairs, dit positivement : « Le duc de Normandie est le premier entre les pairs laïques, et le plus illustre [1]. » 2° Le duc de Bourgogne. Lorsque Jean le Bon donna le duché de Bourgogne à son fils Philippe le Hardi, en 1363, il lui accorda le premier rang entre les pairs de France ; et depuis cette époque, les ducs de Bourgogne en restèrent en possession. Au sacre de Charles VI, en 1380, Philippe le Hardi, duc de Bourgogne, précéda son frère aîné, Louis d’Anjou, en sa qualité de doyen des pairs de France. Des lettres patentes de Louis XI, en date du 14 octobre 1468, confirmèrent la prérogative des successeurs de Philippe le Hardi, et déclarèrent que le duché de Bourgogne étoit la première pairie. Au sacre des rois, le duc de Bourgogne portoit la couronne. 3° Le duc de Guyenne ou d’Aquitaine. C’étoit à lui qu’étoit remise, dans cette cérémonie, la première bannière carrée ou étendard royal. 4° Le comte de Flandre ; il portoit au sacre une des épées du roi. 5° Le comte de Champagne. On lui donnoit le titre de palatin ou comte du palais, parce qu’il exerçoit primitivement la juridiction sur tous les officiers du palais. Il étoit chargé de la seconde bannière royale ou étendard de guerre. 6° Le comte de Toulouse. Il avoit aspiré au premier rang entre les pairs laïques, comme comte de Narbonne ; mais sa prétention ne fut pas admise. Au sacre, il portoit les éperons du roi.


II. DES SECRÉTAIRES D'ÉTAT; DE LEUR ORIGINE ET DE LEURS DÉPARTEMENTS DANS L'ANCIENNE MONARCHIE.


Pages 282 et 365.


Saint-Simon revient souvent sur les ministres secrétaires d’État, sur leur puissance récente et foible dans l’origine, sur les accroissements qu’elle prit successivement, et sur les départements attribués

  1. « Dux Normanniæ primus inter laicos et nobilissimus. »