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un procès certainement existant et très-ancien entre MM. de Saint-Simon et de La Rochefoucould, repris et laissé en divers temps entre leurs pères, et depuis par eux-mêmes ; « Que le roi en a eu en tous les temps une connoissance si effective qu’il est émané de Sa Majesté un brevet pour l’établissement d’une alternative au parlement, qui exclut toute provision de préséance, et deux arrêts en plein lit de justice, qui sont un préjugé formel et le plus précis qui puisse être en faveur de M. de Saint-Simon ; « Que tout nouvellement, le roi, sur la représentation de M. le maréchal de Villars de lui accorder un arrêt semblable à ceux de Bouillon et de La Meilleraye, ou d’empêcher que M. le maréchal d’Harcourt fût reçu pair au parlement avant que sa blessure lui eût permis de l’être lui-même, Sa Majesté a pris ce dernier parti, ce qui n’est pas un moindre préjugé en faveur de M. de Saint-Simon que les deux autres.

« Conséquemment que le roi a dans tous les temps regardé cette question comme une vraie et très-importante question, et par plusieurs actes solennels émanés de Sa Majesté jusque tout récemment, comme une question très-favorable pour M. le duc de Saint-Simon. Voilà pour ce qui est de la chose en soi.

« L’autre observation regarde l’autorité du roi.

« Rien ne seroit plus contraire au devoir de vassal à son seigneur, bien pis encore d’un sujet à son souverain, que de jouir de l’effet d’une grâce, qui est ce que le prince donne, sans rendre foi et hommage, qui est un lien prescrit par sa grâce même, et un échange pour la grâce que le sujet en la recevant rend au prince qui l’honore d’un nouveau titre, en conséquence duquel il lui est par la foi et hommage, pour raison de ce, plus nouvellement et plus étroitement soumis, attaché et fidèle. C’est néanmoins ce qui manque à M. de La Rochefoucauld, et ce qui n’a pu être suppléé que par son serment de pair prêté en 1637, deux ans après l’hommage