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« Les choses en cet état agréées par le roi, M. de Saint-Simon demanda du temps pour revoir une affaire si vieillie, et qu’il comptoit laisser en alternative tant qu’il plairoit à M. de La Rochefoucauld, et que cela lui plairoit toujours. Ce fut alors que M. de Saint-Simon fut arrêté et fort embarrassé de l’omission de foi et hommage par feu M. de La Rochefoucauld, qu’il suppléa, comme il a été dit ci-dessus, pour ne se pas donner la douleur de faire perdre à M. de La Rochefoucauld un rang si ancien, et le réduire à prendre la queue de tous les ducs, en lui contestant, comme il seroit trop bien fondé à le faire, la validité de sa dignité.

« Lorsque M. de Saint-Simon fut prêt, il le déclara à M. de Laon pour le dire à M. de La Rochefoucauld, lequel fut longtemps à prétendre que M. de Saint-Simon communiquât ses papiers le premier. M. de Saint-Simon répondit que c’étoit à M. La Rochefoucauld à commencer, puisque c’étoit lui qui ne vouloit plus l’alternative et qui désiroit le jugement ; que, ne donnât-il que six lignes contenant sa prétention toute nue avec ses lettres d’érection et ses autres pièces conséquentes, M. de Saint-Simon s’en contenteroit et répondroit. Après un assez long temps, on ne sait quel en fut le motif, M. de La Rochefoucauld déclara à M. de Laon, en lui donnant sa prétention toute sèche en douze lignes, qu’il n’avoit pièces ni raisons quelconques à présenter, et qu’il n’en vouloit plus ouïr parler ; on n’oseroit dire qu’il paya d’humeur, mais on ne peut taire qu’il ne paya d’aucune raison. Il y a sept ou huit ans que les choses en sont là, sans que M. de La Rochefoucauld se soit présenté en aucune occasion d’alternative, ne s’étant pas même trouvé à la réception de M. le duc de Saint-Simon, qui avant tout a songé à se conserver l’honneur de l’amitié de M. le duc de La Rochefoucauld, et n’a pas parlé depuis de leur affaire qui est demeurée là.

« Deux courtes observations uniront ce mémoire.

« La première : Qu’on ne peut pas dire qu’il n’y ait pas