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CHAPITRE PREMIER.


Première conversation tête à tête avec M. le duc d’Orléans, à qui je propose de rompre avec Mme d’Argenton. — Cérémonial du premier jour de l’an des fils et petits-fils de France. — Continuation de la même conversation. — J’écris à Besons sur le bureau du chancelier, à qui cela m’oblige de faire confidence du projet, et qui l’approuve. — Concert pris entre Besons et moi. — Deuxième conversation avec M. le duc d’Orléans, le maréchal de Besons en tiers.


Les quatre premiers jours de l’année 1710 se passèrent en choses qui méritent une espèce de journal, parce que, outre la part que j’y eus, elles servirent de fondement à une suite d’événements considérables. Le premier jour de cette année, qui fut un mercredi, rappela M. le duc d’Orléans pour les cérémonies et les visites de cette journée. Je le vis après les vêpres du roi, il m’emmena aussitôt dans son arrière-cabinet obscur, sur la galerie, où la conversation fut d’abord coupée et tumultueuse, comme il arrive d’ordinaire après une longue absence, après quoi je lui demandai de ses nouvelles