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encore jusqu’à trois fois le 2 novembre à une grande attaque qu’ils firent, mais enfin Goesbriant capitula le 8 novembre, et obtint toutes les conditions qu’il demanda. Il rendit en même temps le fort Saint-François, faute de vivres à y mettre. Saint-Venant s’étoit rendu quelque temps auparavant. Ainsi finit la campagne en Flandre, qui fut la dernière du duc de Marlborough. Les armées entrèrent en quartiers de fourrage, et incontinent après en quartiers d’hiver. M. d’Harcourt avoit eu pendant ce siége quelque petit soupçon d’apoplexie, qui ne fut rien. La fin de la campagne lui vint à propos ; le maréchal de Montesquiou demeura pour tout l’hiver à commander en Flandre, d’où tous les officiers généraux non employés l’hiver, et les particuliers, ne tardèrent pas à revenir. Goesbriant, comme Albergotti, fut chevalier de l’ordre ; et force récompenses à sa garnison.

Sur le Rhin la campagne se passa toute à chercher tranquillement à subsister, et finit en même temps que celle de Flandre. Le duc de Berwick passa la sienne en chicanes et en observations. M. de Savoie ne la fit point. Il étoit mal content de l’empereur, qu’il menaça même de songer à ses intérêts particuliers. La récompense d’un démembrement de quelque chose du Milanois étoit un objet qui entretenoit la mésintelligence, et qui, pour le déterminer, l’empêcha de faire cette année de grands efforts. Il faut maintenant voir ce qui s’est passé d’ailleurs, dont il n’eût pas été à propos d’interrompre la campagne de Flandre, par la même raison que celles d’Espagne et de Roussillon, qui seront rapportées après, demandent à l’être tout de suite.