Page:Saint-Simon - Mémoires, Chéruel, Hachette, 1856, octavo, tome 8.djvu/312

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

crainte de la même chose, après avoir montré tant de répugnance et dit si franchement ce que nous en pensions. J’avois aussi mêlé force reproches sur l’amitié de tout ce qu’ils avoient fait là-dessus malgré notre résistance ; et puisqu’il falloit vivre désormais avec eux en liaison nécessaire et plus continuelle que jamais, je crus de la sagesse de n’y arriver que sur le pied gauche, et de hasarder brouillerie, qui ne feroit qu’ôter à une place désagréable en soi tout ce qui d’ailleurs pouvoit, autant qu’il étoit possible, réparer notre dégoût, à quoi je voyois tout si entièrement disposé. Mme la duchesse d’Orléans rit de l’exemple de sa dame d’honneur, et ne se montra pas le moins du monde peinée de tant de dures vérités, et sans que M. le duc d’Orléans eût mis un seul mot dans cette conversation.




CHAPITRE XV.


Motifs de la volonté si fort déterminée de faire Mme de Saint-Simon dame d’honneur de Mme la duchesse de Berry. — Menées pour empêcher que cette place ne fût donnée à Mme de Saint-Simon. — Leur inutilité singulière. — Mme de Caylus arrogamment refusée pour dame d’atours par Mme de Maintenon à Monseigneur. — Je propose et conduis fort près du but Mme de Cheverny pour dame d’atours. — Quelle elle était. — Exhortations et menaces par le maréchal de Boufflers, avec tout l’air de mission du roi. — Motifs qui excluent Mme de Cheverny. — Mme de La Vieuville secrètement choisie. — Inquiétude du roi d’être refusé par moi. — Le roi me parle dans son cabinet, et y déclare Mme de Saint-Simon dame d’honneur de la future duchesse de Berry. — Sa réception du roi et des personnes royales. — Je vais chez Mme de Maintenon ; son gentil compliment. — Assaisonnements de la place de dame d’honneur. — La marquise de La Vieuville déclarée dame d’atours de la future duchesse de Berry. — Sa naissance et son caractère ; et de