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dont cette naissance et la tendresse des traitements doivent défendre, et à laquelle l’entrée dans les conseils, et ce qui les suit d’intime pour la communication des affaires n’auroit pas dû laisser de ressources, il y a longtemps. Mgr le duc de Bourgogne vient d’en faire un essai en la dernière promotion d’officiers généraux [1], qui n’a pas été moins douce pour le roi que pour lui-même, qui lui a fait un honneur infini parmi ce petit nombre de ceux qui l’ont su, et qui doit lui être un exemple agréable pour le fortifier dans cette conduite multipliée avec sa sagesse ordinaire à l’avenir.

Ce qui vient d’être dit sur les deux grands devoirs de Mgr le duc de Bourgogne doit s’étendre avec encore plus de force sur d’autres devoirs indirects que ceux-là lui imposent par lesquels il achève de remplir si agréablement les principaux, que cela seroit complet pour lui et pour les personnes [2] qu’ils regardent, s’il vouloit prendre un soin plus libre de s’en approcher de plus en plus et de le faire avec un naturel qui achèveroit de charmer, et qu’il se peut dire qu’il doit aux choses passées et au souvenir de ce qui s’est passé ici pendant le cours de la dernière campagne et de l’hiver qui l’a suivie [3].

Entre tant de grâces si radieuses dont le ciel a comblé ce prince, il se peut avancer qu’il n’y en a aucune dont il doive ressentir plus de joie et de secours que de la princesse avec laquelle il se trouve uni par les liens les plus saints et les plus tendres. Comme il n’est question ici que de Mgr le duc de Bourgogne, je retiendrai l’effusion de mon cœur et la pente naturelle de mon esprit sur Mme la duchesse de Bourgogne. Je ne parlerai d’elle que par rapport à son époux, et

  1. Ancenis, qui est aujourd’hui le duc de Béthune, alors mestre de camp du régiment de Bourgogne, fait brigadier à sa seule prière, Monseigneur n’en a de sa vie tant obtenu. (Notes de Saint-Simon.)
  2. Mme de Maintenon et Mlle Choin. (Idem.)
  3. La disgrâce de M. de Vendôme. (Idem.)