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leur roi légitime sur le trône, tout demeure tranquille, sans trouble et sans fondement légitime de craindre de nouvelles révolutions. Il semble que ce raisonnement peut frapper les Espagnols. »


V. ARRESTATION DE FLOTTE ET DE RENAUT.


Page 308.


Saint-Simon parle (p. 300 et, suiv. de ce volume) de l’accusation que l’on porta contre le duc d’Orléans à l’occasion des affaires d’Espagne, ainsi que de l’arrestation de ses agents Flotte et Renaut. On trouve dans la correspondance d’Amelot quelques passages relatifs à cette accusation. Voici les principaux :


lettre d'Amelot à Louis XIV[1].
« 29 juillet 1709.
« Sire,

« Je n’ai point été honoré des ordres de Votre Majesté par le dernier ordinaire. J’ai rendu compte, il y a huit jours[2], à Votre Majesté de tout ce qui regarde la détention du sieur Flotte. Il a été conduit au château de Ségovie et a dit, sans être pressé, aux officiers qui l’ont approché, le sujet de sa négociation avec le sieur Stanhope avec des circonstances qu’il a crues propres à rendre sa conduite moins odieuse, ajoutant qu’il faudroit faire une alliance entre le roi d’Espagne et Mgr le duc d’Orléans, auquel Sa Majesté Catholique pourroit céder quelque partie de sa monarchie. Je ne crois pas, Sire, devoir entrer dans de plus grands détails à cet égard, sachant que le roi d’Espagne envoie des extraits à Votre Majesté des déclarations volontaires du sieur Flotte.

« Don Bonifacio Manrique, gentilhomme biscaïen, lieutenant général des armées de Sa Majesté Catholique, dont la conduite a été désagréable au roi son maître, et qui ne servoit plus depuis trois ans, a été arrêté à Madrid, sur un grand mémoire écrit de sa main, qui a été trouvé dans les papiers du sieur Flotte. Il promet par ce mémoire

  1. Papiers des Noailles, Bibl. imp. du Louvre, ms F 325, lettre 41. Compie du temps.
  2. Cette lettre ne se trouve pas dans les papiers des Noailles.