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fait négliger la même crainte sur M. de Vaudemont, pour remettre ici sommairement sous le même coup d’œil ce qui se trouve épars en trop de différents endroits. C’est un éclaircissement nécessaire pour répandre la lumière sur ses prétentions par sa naissance, et sur les grâces prodigieuses qu’il tira des cours de France et d’Espagne, qu’il ne dut pas à ce qu’il en avoit mérité.

Charles II, ordinairement dit III, duc de Lorraine, si connu pour avoir eu l’honneur d’épouser, en 1558, la seconde fille d’Henri II et de Catherine de Médicis, et plus encore par tout ce que cette reine mit en œuvre pour le faire succéder à la couronne après ses enfants, au préjudice d’Henri IV, son autre gendre, et de toute la branche royale de Bourbon, eut, sans parler des filles, trois fils de ce mariage : Henri, qu’il eut l’honneur de marier, en 1599, à la sœur d’Henri IV, si connu aussi par tout ce qu’il mit en usage pour faire rompre ce mariage que les belles lettres du cardinal d’Ossat expliquent si bien, qui la perdit sans enfants en 1604, qui se remaria en 1606 à une fille du duc Vincent de Mantoue, d’où est venue à leur postérité la prétention du Montferrat. Il succéda à son père en 1608 et mourut en 1624, ne laissant que deux filles : Nicole et Claude-Françoise. Le second fut Charles, cardinal, évêque de Metz et de Strasbourg ; et le troisième, François, comte de Vaudemont qui, d’une Salm, eut deux fils : Charles et François ; et deux filles : l’aînée, si connue, sous le nom de princesse de Phalsbourg, par ses intrigues, et par tous ses étranges mariages ; et la cadette, que M. Gaston épousa de la façon que chacun sait, et qui n’en a laissé que trois filles Mlle de Montpensier [1], Mme la grande-duchesse de Toscane et Mme de Guise.

  1. Il y a dans cette phrase une erreur de généalogie qu’on ne peut attribuer qu’à une inadvertance ; car Saint-Simon connaissait parfaitement la famille de Mlle de Montpensier. Cette princesse n’était pas fille de Marguerite de Lorraine dont il est ici question, mais de la première femme de