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par toutes les difficultés qui s’y rencontrent, il me paraissoit que le meilleur parti qu’on pourroit prendre, étoit d’y laisser un nombre de troupes suffisant pour empêcher les ennemis d’y pouvoir rien entreprendre, et d’agir vigoureusement contre le Portugal avec le reste de nos forces. Vous savez que le projet que vous avez formé pour ce côté-là a toujours été fort de mon goût, et je vous assure qu’il me tient encore fort à cœur. Je suis fort inquiet sur les affaires de Flandre, dont je ne sais point encore le dénouement. Dieu veuille qu’il soit bon pour nous, car il est d’une grande conséquence. »

Quant aux richesses rapportées par les galions et que Saint-Simon évalue à soixante millions (argent et denrées), d’après les bruits répandus, elles furent loin d’être aussi considérables. Amelot écrivoit à Louis XIV le 24 septembre 1708 [1] : « On continue, au Port-du-Passage, à décharger les effets de la flotte et à régler toutes les affaires qui en dépendent par les soins et sous la direction de don Pedro Navarette. On a voulu dire que cette flotte étoit riche de dix-sept, de vingt et jusqu’à trente millions d’écus ; niais ce sont des exagérations qu’on fait toujours à l’arrivée des flottes et des galions, et les gens instruits de l’état du commerce de la Nouvelle-Espagne savent bien que cela n’est pas possible. Il est certain, Sire, que cela ne passe pas dix à onze millions d’écus, y compris ce qui est venu pour le compte du roi d’Espagne ou pour le commerce des Indes et les tribunaux qui en dépendent. »


FIN DES NOTES DU SIXIÈME VOLUME
  1. Bibliothèque impér. du Louvre, ibid., fol. 145.