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Bourgogne ne fit aucune difficulté de se charger du compliment. Il fut reçu comme il méritoit de l’être. Elle répondit à son époux qu’elle le prioit de se persuader que jamais elle n’aimeroit ni n’estimeroit Vendôme, et de lui dire de sa part qu’elle ne parloit point, et qu’elle ne savoit pourquoi on l’avoit entretenu d’elle. Elle ajouta ensuite à M. le duc de Bourgogne que rien ne lui feroit oublier tout ce que Vendôme avoit fait contre lui, et que c’étoit l’homme du monde pour qui elle auroit toujours le plus d’aversion et de mépris. Nous verrons avec quel courage elle sut lui tenir parole. Vendôme comprit de la sécheresse de la réponse à quoi il devoit s’en tenir. Aussi n’alla-t-il pas plus loin. Son orgueil put se repentir d’avoir été même jusque-là.




CHAPITRE XVIII.


Intrigue d’Harcourt pour le ministère. — Mouvements sourds du maréchal de Villeroy. — Situation, vues et manéges de d’Antin. — Caractère, vues, manéges de Mme la Duchesse, et son éloignement de Mme la duchesse de Bourgogne et de Mme la duchesse d’Orléans. — Duchesse de Villeroy intime de Mme la duchesse d’Orléans et fort en faveur de Mme la duchesse de Bourgogne. — Caractère de la duchesse de Villeroy et ses chemins. — Convenances de liaison entre Mme la duchesse de Bourgogne et Mme la duchesse d’Orléans. — Conduite de Mme la Duchesse à l’égard de Mme la duchesse de Bourgogne. — Embarras de d’Antin avec Mme la Duchesse sur Mme la duchesse de Bourgogne. — Il se conserve bien enfin avec toutes deux.


Ces capitales, intrigues en enfantèrent de petites : Harcourt étoit en Normandie refroidi avec Mme de Maintenon, dont l’humeur volage étoit de prendre en gré, puis en confiance,