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capitaine des gardes, sans enfants d’Isabelle Jouvenel, fille du baron de Traynel, chevalier de l’ordre.

Toute cette branche éteinte, il ne resta plus de toute la maison de La Mark, que celle de Lumain plus haut expliquée, sortie du Sanglier d’Ardenne ; elle demeura aux Pays-Bas de Liège et de Westphalie, et s’allia dans ces provinces, excepté Guillaume de La Marck, second fils de ce fameux Sanglier, qui fut un des chambellans de Louis XII, et capitaine des Cent-Suisses de sa garde. Lui, son fils unique et ses deux filles se marièrent en France ; et son fils, qui n’eut point d’enfants, finit cette courte branche.

Ernest, cinquième descendant direct du Sanglier, fut premier comte de Lumain. Il eut un fils d’une Hohenzollern, mort longtemps après lui sans postérité, mais Ernest épousa en secondes noces Catherine-Richard d’Esche ; je ne sais même si ce put être de la main gauche[1], comme ils parlent en Allemagne, tant la naissance étoit disproportionnée. Il en laissa deux fils et deux filles, l’une religieuse à Liège, l’autre mariée en fille de mère de fort peu. Le cadet des deux fils mourut obscur sans alliance ; l’aîné redevint baron de Lumain par le triste mariage dont il étoit sorti. Mais l’empereur le réhabilita et le fit même comte de l’empire. Il mourut en 1680 et laissa trois fils de Catherine-Charlotte, fille du comte de Wallenrode, qui se remaria au comte de Fürstemberg, neveu du cardinal de Fürstemberg. C’est cette comtesse de Fürstemberg qui gouverna et pilla le cardinal de Fürstemberg tant qu’il vécut, qui en fit après sa mort une longue et sérieuse pénitence, et de laquelle j’ai parlé sur la coadjutorerie de Strasbourg. Elle n’eut point d’enfants de son second mari. Venue et fixée en France avec le cardinal de Fürstemberg qu’elle ne quitta jamais, elle amena deux de ses fils et laissa le dernier en Allemagne, où il est

  1. On appelle en Allemagne mariage de la main gauche ou mariage morganatique l’union légitime d’une personne de haute qualité avec une personne de condition inférieure.