Page:Saint-Simon - Mémoires, Chéruel, Hachette, 1856, octavo, tome 5.djvu/201

Cette page n’a pas encore été corrigée

général hébété, et en qui il n’y avoit jamais eu grand’chose, mourut employé à la Rochelle sous le maréchal de Chamilly. Il avoit le gouvernement et capitainerie des Tuileries et son fils la survivance. Il valoit encore moins que son père. Le roi voulut qu’il en accommodât Catelan pour peu de chose, qu’il voulut dédommager de la Muette et du bois de Boulogne, donnés à Armenonville, et à son fils, comme je l’ai dit lorsque le comte de Toulouse acheta Rambouillet.

Laubanie ne jouit pas longtemps de la gloire d’avoir si bien défendu Landau et de la récompense qu’il en avoit eue. Sa grand’croix de Saint-Louis fut donnée à Maupertuis, lieutenant général et capitaine des mousquetaires gris. Comme il n’étoit pas commandeur, cette grâce passa pour une distinction très particulière. Les capitaines de mousquetaires étoient bien éloignés alors de penser à être chevaliers de l’ordre.

La duchesse de Montbazon, mère du prince de Guéméné, femme du duc de Montbazon, mort fou, enfermé à Liège, belle-soeur du chevalier de Rohan, qui eut la tête coupée devant la Bastille à la fin de 1674, belle-fille de la belle et célèbre Montbazon qu’on a vue avoir commencé par son obscur tabouret d’abord la princerie des Rohan et du frère de la fameuse duchesse de Chevreuse, de la seconde duchesse de Luynes, et de M. de Soubise. La duchesse de Montbazon étoit fille posthume, unique du second mariage du premier maréchal de Schomberg, et de la seconde fille de M. de La Guiche, grand maître de l’artillerie, ainsi nièce de la duchesse d’Angoulême ; elle étoit sœur de père du second maréchal de Schomberg qui fut duc et pair d’Halluyn, par son mariage, et de cette sainte et illustre duchesse de Liancourt, à laquelle elle ressembla si peu. La vie de cette duchesse de Montbazon fut obscure, et ses mœurs et sa tête fort mal timbrée avoient beaucoup fait parler d’elle. Elle avoit soixante-seize ans ; elle s’avisa de faire exécuteur de