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son fils, et par M. de Beauvilliers mal avec eux, mais fort ami de Chamillart. Les filles de celui-ci, avec qui j’étois aussi en toute confiance, me mettoient au fait de mille bagatelles de femme, souvent plus importantes qu’elles-mêmes ne croyoient, et qui m’ouvroient les yeux, et une infinité de combinaisons considérables, jointes à ce que j’apprenois par les dames du palais, mes amies, et par la duchesse de Villeroy avec qui j’étois étroitement lié, ainsi qu’avec la maréchale sa belle-mère, que j’eus le plaisir de raccommoder intimement, et de voir durer leur union jusqu’à leur mort, après avoir été longues années on ne sauroit plus mal ensemble. J’étois aussi très bien avec le duc de Villeroy et en grande et la plus familière société avec eux ; mais je ne pus m’accoutumer aux grands airs du maréchal : je trouvois qu’il pompoit l’air de partout où il étoit, et qu’il en faisoit une machine pneumatique. Je ne m’en cachois ni à sa femme, ni à son fils, ni à sa bellefille, qui en riaient et qui ne purent jamais m’y apprivoiser.

Pour ne plus revenir à un triste sujet, je dirai ici d’avance que mon beau-frère prit [le nom de duc de Lorges] peu après son mariage, pour faire porter le nom de Lorges, si illustré par son père, à son duché de Quintin ; et qu’il porta depuis le nom de duc de Lorges.




CHAPITRE IV.


1703. — Marsin, chevalier de l’ordre. — Marlborough duc d’Angleterre, etc. — Mariage de Marillac avec une sœur du duc de Beauvilliers. — Mariage du duc de Gesvres avec Mlle de La Chénelaye. — Rétablissement de M. le duc d’Orléans dans l’ordre de succession