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— Rivas chassé ; Mejorada en sa place. — Ronquillo. — Dégoûts à Madrid du duc de Grammont, qui demande son rappel et à la Toison. — Triomphe éclatant et solide de la princesse des Ursins, assurée de retourner en Espagne. — Amitié de la princesse des Ursins pour Mme de Saint-Simon et pour moi, et ses bons offices. — Duc et duchesse d’Albe à un bal à Marly ; singularités. — Amelot ambassadeur en Espagne ; son caractère. — Orry retourne en Espagne. — Bourg, son caractère, ses aventures, sa chétive fortune. — Melford rappelé à Saint-Germain et déclaré duc. — Middleton se fait catholique. — Mort de Mme du Plessis-Bellière. — Mort, caractère et fortune de Magalotti. — Albergotti et son caractère. — Mort du duc de Choiseul, qui éteint son duché-pairie. — Mort du président de Maisons. — Mort de Mlle de Beaufremont. — Mort de Seissac. — Mort et deuil du duc Maximilien de Bavière. — Mort de Beuvron. — Mort du petit duc de Bretagne ; son deuil. — Longue goutte du roi ; son coucher retranché au public pour toujours. — Mort de Rubantel. — Mort de Breteuil ; Armenonville conseiller d’État. — Mort du fils unique d’Alègre. — Angervilliers intendant du Dauphiné et des armées. — Bouchu ; son caractère ; singularité de ses dernières années.


Quelque occupée que pût être Mme de Maintenon du retour et de la réception de Mme des Ursins, rien ne la put distraire de la maladie antijanséniste. Mme de Caylus avoit mis son exil à profit. Elle étoit retournée à Dieu de bonne foi ; elle s’étoit mise entre les mains du P. de La Tour, qui fut ensuite, s’il ne l’étoit déjà, général des pères de l’Oratoire. Ce P. de La Tour étoit un grand homme, bien fait, d’un visage agréable, mais imposant, fort connu par son esprit liant mais ferme, adroit mais fort, par ses sermons, par ses directions. Il passoit, ainsi que la plupart de ceux de sa congrégation, pour être janséniste, c’est-à-dire réguliers, exacts, étroits dans leur conduite, studieux, pénitents, haïs de Saint-Sulpice et des jésuites, et par conséquent nullement liés avec eux ; enviés des uns dans leur ignorance, et des, autres par la jalousie du peu de collèges et de séminaires qu’ils gouvernoient, et du grand nombre d’amis et illustres qui les leur préféroient. Depuis que le P. de La Tour conduisoit Mme de Caylus, la prière continuelle et les bonnes