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tombés au fils de ce mariage, maréchal de France comme son père, etc., et duc et pair après lui.

M. de Verderonne garda sa charge de greffier jusqu’en 1608, que M. de Sceaux, Potier ; secrétaire d’État, en fut pourvu, et Verderonne eut permission de continuer à porter l’ordre. On a vu par ses entours qu’il n’étoit pas sans crédit, et qu’il eut pour lui l’exemple de Villeroy son cousin, si considéré alors et en termes bien moins favorables.

Les exemples ont en France de grandes suites. Sur ces deux-là M. de Rhodes, vendit sa charge de prévôt et grand maître des cérémonies de l’ordre à M. de La Ville aux Clercs-Loménie, secrétaire d’État en 1619 ; il eut permission de continuer à porter l’ordre ; mais, en, faveur de la naissance dont il étoit, il lui fut expédié un brevet portant promesse d’être fait chevalier de l’ordre à la première promotion, et, en attendant, de porter l’ordre. Il étoit plus que naturel que cette promesse lui fût gardée ; néanmoins, il ne fut point de la nombreuse promotion qui fut faite le dernier jour de cette année, et il fut tué en 1622 devant Montpellier sans avoir été même nommé.

M. de Puysieux, secrétaire d’État, fils du chancelier de Sillery et gendre de M. de Villeroy, secrétaire d’État, tous deux en vie et en crédit, et lui personnellement aussi, entre ses deux disgrâces, vendit sa charge de grand trésorier de l’ordre à M. Morand, trésorier de l’épargne, et sur l’exemple de M. de Rhodes, quelque disproportion qu’il y eût entre un Plot et un Brûlart, il eut le même brevet de promesse d’être fait chevalier de l’ordre à la première promotion, et de permission, de continuer en attendant, à porter l’ordre.

Cette dernière planche faite, M. d’Avaux, ce célèbre ambassadeur, surintendant des finances, vendit sa charge de greffier de l’ordre en 1643 à M. de Bonelles, qui, malgré l’alliance qu’il fit de Charlotte de Prie, sœur année de la maréchale de La Mothe, ne fut jamais que conseiller d’honneur