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CHAPITRE V.


Comte d’Évreux colonel général de la cavalerie ; son caractère. — Mariage de Beaumanoir avec une fille du duc de Noailles. — Généraux des armées. — Ridicules de Villars sur sa femme. — Fanatiques ; Montrevel en Languedoc. — Encouragements aux officiers. — Gouvernement d’Aire à Marsin, à vendre cent mille livres au maréchal de Villeroy. — Harcourt capitaine des gardes du corps. — Électeur de Bavière déclaré pour la France et l’Espagne. — Kehl pris par Villars. — Générosité de Vauban. — Barbezières pris déguisé, sa ruse heureuse. — Grand prieur en Italie sous son frère. — Duc de Guiche et Hautefeuille colonel général et mestre de camp général des dragons. — Comte de Verue commissaire général de la cavalerie. — Bachelier. — Trois cent mille livres de brevet de retenue à M. de La Rochefoucauld. — Mort et héritage de la vieille Toisy. — Mme Guyon en liberté, mais exilée en Touraine. — Procès sur la coadjutorerie de Cluni, gagné par l’abbé d’Auvergne. — Vertamont plus que mortifié. — Fanatiques ; raison de ce nom. — Bâville ; son caractère ; sa puissance en Languedoc. — Ressources secrètes des fanatiques ; triste situation du Languedoc. — Bals à Marly.


Les Bouillon, uniquement attentifs à leur maison, et toujours et en toutes sortes de temps et de conjonctures, firent en ce temps-ci une grande affaire pour elle, malgré la profonde disgrâce du cardinal de Bouillon. Le comte d’Auvergne avoit eu la charge de colonel général de la cavalerie à la mort de M. de Turenne, dans laquelle M. de Louvois, ennemi de M. de Turenne et de tout ce qui lui appartenoit, lui avoit tant qu’il avoit vécu donné tous les dégoûts imaginables, et Barbezieux après lui. Le roi, piqué d’avoir longtemps inutilement travaillé à l’engager de la vendre à M. du Maine, qu’il en consola enfin par mettre les carabiniers en