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dont exemple en Vasconcellos et de sa postérité jusqu’à aujourd’hui.

Des patentes et de l’établissement successif de ces prétentions sont nés les tributs à raison de la dignité. Ils sont trois : Mediannate, qui au moins va à plus de quarante mille livres pour le roi seul, sans les autres sortes de salaires et d’autres droits ; se paye au roi à chaque érection de grandesse ; se remet quelquefois, et alors la remise s’exprime dans les patentes mêmes ; se demande quelquefois, et est refusée, dont exemples ; Annate, qui est un droit annuel plus ou moins fort, mais moindre que la mediannate ; il ne se paye point par l’impétrant, et ne se remet jamais aux successeurs ; Mutation, autre droit, moins fort que le premier, plus fort que le dernier, qui se paye par tout successeur à son avènement à la grandesse, et ne se remet jamais. Droits contraints par saisie et par suspension de rang quand il plaît au roi, jusqu’à parfoit payement, dont plusieurs exemples.

Fief le plus petit en tout genre, mais relevant immédiatement du roi, suffit pour établir une grandesse ; elle s’établit quelquefois sur le nom, sans fief, dont exemples existants, à l’imitation des ricos-hombres, cadets, sans grands fiefs dans leurs décadences : en ces cas, abonnement pour fixer la quotité des tributs susdits.

Indifférence entière, parmi les grands, des titres de duc, marquis et comte, venue de ce que ces titres s’établirent en Espagne vers la fin des ricoshombres, dont la dignité, étant unique, rie reçut rien de ces titres que la simple dénomination ; la grandesse ayant été substituée à la rico-hombrerie pour unique dignité d’Espagne, les titres de duc, marquis et comte y sont restés de même condition qu’auparavant, encore que, dans le fait, il ne reste plus aucun duc espagnol qui, par succession de temps, ne soit devenu