Page:Saint-Simon - Mémoires, Chéruel, Hachette, 1856, octavo, tome 3.djvu/247

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

jouir de leurs prérogatives, par un passage comme insensible d’un titre ancien à un nouveau, ou d’avoir cessé d’en jouir un temps, et d’y avoir été rétablis après par ce mot cobrios, dit sans cérémonie, ou par une lettre missive sans forme de patentes, ni de vraie nouvelle concession. Quoi qu’il en soit, la commune opinion en Espagne, et qui usurpe l’autorité de la notoriété publique, admet en ce premier ordre de grands, devenus insensiblement tels de ricos-hombres qu’ils étoient lors de l’établissement du titre de grand, les ducs de Medina-Celi, d’Escalona, del Infantado, d’Albuquerque, d’Albe, de Bejar et d’Arcos, les marquis de Villena et d’Astorga, les comtes de Benavente et de Lémos, pour la couronne de Castille ; et pour celle d’Aragon les ducs de Segorbe et de Montalte, et le marquis d’Ayetone. Plusieurs y ajoutent pour la Castille, les ducs, de Medina- Sidonia et de Najara, les ducs de Frias et de Rioseco, l’un connétable, l’autre amirante héréditaire de Castille, et le marquis d’Aguilar, tous à la vérité si anciennement et si fort en tout des plus grands et des plus distingués seigneurs, surtout Medina-Celi, qu’on a peine à leur disputer cette même origine. On verra dans les états des grands d’Espagne quelles maisons portoient ces titres, et de celles-là où ils ont passé.




CHAPITRE XIII.


Indifférence pour les grands des titres de duc, marquis, ou comte. — Titre de prince encore plus indifférent. — Succession aux grandesses. — Majorasques. — Étrange chaos de noms et d’armes en Espagne et sa cause. — Bâtards ; leurs avantages et leurs différences en Espagne. — Récapitulation sur la grandesse. — Étrange coutume en faveur des juifs et des Maures baptisés. — Nulle marque