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le majordome de semaine. Le majordome-major les réprimande très bien, et change ce qu’ils ont fait quand il le juge à propos.

Le grand chambellan ou sommelier du corps est en tout et partout à la fois ce que sont ici le grand chambellan, les quatre premiers gentilshommes de la chambre[1], le grand maître[2] et les deux maîtres de la garde-robe réunis en une seule charge. Les mêmes fonctions, le même commandement, le même détail, et ordonnateur des mêmes dépenses. Il a sous lui un nombre indéfini de gentilshommes de la chambre, tant qu’il plaît au roi d’en faire, qui ont son service en son absence, et qui sont grands d’Espagne presque tous et la plupart aussi grands ou plus grands seigneurs que lui. Car c’est le but de tous les seigneurs de la cour. La différence est que le sommelier couche au palais, et qu’il entre chez le roi comme le majordome-major, toutes heures, au lieu que le gentilhomme de la chambre de jour, qui a tout son service et tout son commandement dans l’appartement du roi et sur tous les officiers de sa chambre et de sa garde-robe, ne peut entrer qu’aux temps des fonctions et se

  1. Les attributions des quatre premiers gentilshommes de la chambre, qui servaient à tour de rôle, par année, consistaient à recevoir le serment de fidélité de tous les officiers de la chambre, à donner les ordres aux huissiers pour les personnes qu’ils pourraient admettre aux audiences du roi, à régler toutes les dépenses des menus plaisirs etc.. Dans la suite les comédiens français et italiens furent placés sous la surveillance des premiers gentilshommes de la chambre, et on. leur confia aussi la direction des réjouissances publiques.
  2. La charge de grand maître de la garde-robe fut créée en 1669 par Louis XIV. Les détails des fonctions de ce dignitaire caractérisent l’étiquette de cette époque il avait la surveillance des vètements du roi. Lorsque le roi s’habillait, il lui mettait la camisole, le cordon bleu et le justaucorps. Quand le roi se désbabillait, le grand maître lui présentait la camisole de nuit et lui demandait ses ordres pour le costume du lendemain. Les jours de cérémonie, il mettait au roi le manteau et le collier de l’ordre du Saint-Esprit. C’était le grand maître de la garde-robe qui faisilit faire les vètements ordinaires du roi ; mais c’était aux premiers gentilshommés de la chambre qu’appartenait d’ordonner le premier vètement de chaque deuil et les vètements extraordinaires pour les bals, mascarades et autres divertissements.