raison. Il pria d’Alègre par un courrier qu’il lui dépêcha en Auvergne de revenir sur-le-champ, et la lettre fut si bien tournée, qu’Alègre, qui n’étoit pas un habile homme, ne douta pas que ce ne fût pour quelque grand avancement que son gendre lui procuroit. Il fut donc étrangement surpris en arrivant, quand il apprit de quoi il s’agissoit. Les séparer, il le falloit bien dans la crise où l’affaire étoit tombée. Mme de Barbezieux étoit prisonnière chez son mari et malade. Le mari prétendoit qu’elle la faisoit, et vouloit la mettre dans un couvent ; le père et la mère la vouloient garder chez eux. Enfin, après un grand vacarme, et pour fort peu de chose, le roi fort importuné du beau-père et du gendre, décida que Mme de Barbezieux irait chez son père et sa mère jusqu’à entière guérison, après laquelle ils la mèneroient dans un couvent en Auvergne. Pour le bien, Barbezieux le remit tout entier, et s’en rapporta à d’Alègre, de ce qu’il conviendroit pour l’éducation et l’entretien de ses deux filles. On plaignit fort d’Alègre, et sa fille encore plus, et on tomba rudement sur Barbezieux. Ce qu’il fit encore de plus mal, ce furent les niches de toutes les sortes qu’il s’appliqua depuis à faire à d’Alègre, et d’y employer l’autorité et le crédit de sa charge.
CHAPITRE XV.