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président, de la part du roi, écrite par Pontchartrain, contrôleur général des finances et secrétaire d’État, par laquelle il lui mandoit que le roi, surpris des bruits qui s’étoient répandus dans le parlement qu’il favorisoit la cause de M. de Luxembourg, vouloit que la compagnie sût, par lui, et s’assurât entièrement que Sa Majesté étoit parfaitement neutre et la demeureroit entre les parties dans tout le cours de l’affaire.




CHAPITRE IX.


Novion premier président. — Harlay premier président. — Harlay, auteur de la légitimation des doubles adultérins, sans nommer la mère ; source de sa faveur. — Causes de sa partialité pour M. de Luxembourg. — Situation des deux partis. — Ducs de Chevreuse et de Bouillon en prétentions et à part. — Talon, président à mortier. — Labriffe, procureur général. — Mesures de déférence de moi à M. de Luxembourg. — Sommaire de la question formant le procès. — Opposants à M. de Luxembourg. — Conduite inique en faveur de M. de Luxembourg. — Mes lettres d’État. — Cavoye. — Mes ménagements pour M. de Luxembourg mal reçus.


Lors du mariage de M. de Luxembourg, et qui l’entreprit pour se faire un chausse-pied à une érection nouvelle, M. le Prince avoit obtenu des lettres patentes de renvoi au parlement. M. Talon, lors avocat général d’une grande réputation, y parla avec grande éloquence et une grande capacité, et, après avoir traité la question à fond, avec toutes les raisons de part et d’autre, avoit conclu en plein contre M. de Luxembourg. Ce fut aussi où il arrêta son affaire, eut son érection nouvelle et attendit sa belle. Il crut l’avoir trouvée quelques années après : Novion, premier président, étoit