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BATAILLE DE NEERWINDEN.

se trouvèrent, marchant au camp, où elles entrèrent au jour, et la nôtre fut de ce nombre.





CHAPITRE VII.


Monseigneur, mal conseillé, n’attaque point les retranchements d’Heilbronn, dont le maréchal de Lorges est outré. — Monseigneur de retour du Rhin et Monsieur des côtes. — Succès à la mer. — Siège et prise de Charleroy par le maréchal de Villeroy. — Prise de Roses par le maréchal de Noailles. — Bataille de la Marsaille en Piémont. — J’arrive à Paris et j’achète un régiment de cavalerie. — Daquin, premier médecin du roi, chassé, et Fagon en sa place. — Fortune et mort de La Vauguyon. — Survivance de Pontchartrain. — Saint-Malo bombardé sans dommage. — Mariage du maréchal de Boufflers. — Dangeau, maître de l’ordre de Saint-Lazare. — Ordre de Saint-Louis.


J’allai de bonne heure au quartier général que je trouvai sortant du village. Je fis mon compliment à M. de Luxembourg : il étoit avec les princes, le maréchal de Villeroy et peu d’officiers généraux. Je les suivis à la visite d’une partie du champ de bataille, et même ils se promenèrent au delà de la Gette, où il se trouva quelques pontons. Je leur prêtai une lunette d’approche avec laquelle nous vîmes six ou sept escadrons des ennemis qui se retiroient fort vite encore, et passoient sous le canon de Lave ou Lo. Je causai fort avec M. le prince de Conti qui me montra sa contusion au côté, et qui ne me parut pas insensible à la gloire qu’il avoit acquise. Je fus ravi de celle de M. le duc de Chartres ; j’avois été comme élevé auprès de lui, et si l’inégalité permet ce terme, l’amitié s’étoit formée et liée entre lui et moi : c’étoit aussi celui que je voyois le plus souvent à l’armée. L’infection du champ de bataille l’en éloigna bientôt.