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ment au système religieux qui a civilisé l’Europe ne m’a point empêché de comprendre qu’il était possible de le perfectionner, et, sur ce point, vous m’avez entièrement converti.

Il est évident que le principe de morale : tous les hommes doivent se conduire en frères à l’égard les uns des autres, donné par Dieu à son Église, renferme toutes mes idées que vous comprenez dans ce précepte ; Toute la société doit travailler à l’amélioration de l’existence morale et physique de la classe la plus pauvre ; la société doit s’organiser de la manière la plus convenable pour lui faire atteindre ce grand but.

Il est également certain qu’à l’origine du Christianisme ce principe a dû être exprimé sous la première formule, et qu’aujourd’hui la seconde formule doit être employée.

Lors de la fondation du Christianisme, avez-vous dit, la société se trouvait partagée en deux classes d’une nature politique absolument différente : celle des maîtres et celle des esclaves ; ce qui constituait, en quelque façon, deux espèces humaines distinctes, et cependant entremêlées l’une dans l’autre. Il était absolument impossible alors d’établir une réciprocité complète dans