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progrès des arts et métiers sur cette même réforme, les meilleurs historiens qui aient traité de cette époque en ont fait ressortir un exemple frappant, en indiquant l’action incontestable qu’exerça sur ce point la grande extension donnée au commerce, et conséquemment à l’industrie, par la découverte de l’Amérique et du passage aux Indes par le cap de Bonne-Espérance, laquelle était elle-même une suite des progrès des arts industriels, combinés avec ceux des sciences d’observation.

Deux autres découvertes du premier ordre, l’une dans les arts, l’autre dans les sciences, faites, l’une vers la fin du xve siècle, l’autre environ un siècle après, vinrent assurer et hâter la décadence de l’ancien système, et donner à la lutte entreprise par les éléments du nouveau une marche plus directe, plus sûre, plus calme et plus rapide tout à la fois.

La première fut celle de l’imprimerie, qui, si elle n’a point contribué à déterminer la réforme, a servi du moins à la propager d’une manière infiniment plus rapide et plus complète qu’elle n’aurait pu l’être sans cela. Mais ce n’est pas là son effet le plus essentiel, quant à la décadence de l’ancien système.