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ment imminent qu’il faut bien qu’il soit senti. Mais l’erreur capitale, qui est généralement commise à cet égard, consiste à croire que le nouveau système à édifier doit avoir pour base les doctrines des légistes et des métaphysiciens. Cette erreur ne se maintient que parce qu’on ne remonte point assez haut dans la série des observations politiques, et que les faits généraux ne sont point assez profondément examinés, ou, pour mieux dire, parce qu’on ne fonde point encore sur les faits historiques généraux les raisonnements politiques. Sans cela on ne saurait se tromper au point de prendre une modification du système social, une modification qui a eu tout son effet, et qui ne peut plus jouer aucun rôle, pour un véritable changement de ce système.

Les légistes et les métaphysiciens sont sujets à prendre la forme pour le fonds, et les mots pour des choses. De là l’idée généralement admise de la multiplicité presque infinie des systèmes politiques. Mais, dans le fait, il n’y a et il ne peut y avoir que deux systèmes d’organisation sociale réellement distincts, le système féodal ou militaire, et le système industriel ; et au spirituel, un système de croyances et un sys-