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le plus favorable pour juger sainement les mesures de circonstance, je déclare avec franchise que je n’ai pas une entière confiance dans le jugement que je viens de porter.

Quant à l’insuffisance de ces mesures, j’en suis certain, et je crois pouvoir la démontrer, parce que mes études m’ont rendu compétent à cet égard. Ces mesures étant demandées par le ministère en même temps qu’il produit une loi d’élection qui tend à placer le vote de l’impôt parmi les grands propriétaires territoriaux, qui sont des féodaux au petit pied, je suis certain que sa combinaison est totalement vicieuse, parce qu’elle est évidemment contraire aux intérêts des communes, qui sont les alliées nées de la maison de Bourbon.

La justesse du jugement que je viens de porter me paraît démontrée, parce qu’il est fondé sur la seule série d’observations positives qui puisse servir de base à une opinion politique. Je suis persuadé que ceux qui auront lu attentivement cette livraison partageront cette conviction.

Depuis le xie siècle, la royauté française (c’est-à-dire la maison de Bourbon, qui a toujours occupé le trône depuis cette époque) est l’alliée des communes, et elle a pour ennemie la féodalité,