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communes n’ont pu évidemment s’occuper d’examiner quel est le genre de politique qu’il leur convient d’adopter.

Par un résultat naturel de cette passion des conquêtes, nous nous sommes attiré la haine des autres peuples européens, qui se sont joints à leurs princes pour se débarrasser de notre domination. Nous avons été conquis deux fois, et, la dernière, nous sommes restés pendant longtemps sous le joug de l’étranger.

Tant que la France a été occupée militairement, les communes n’ont pu avoir qu’une pensée, qu’un désir, recouvrer leur indépendance nationale. Ensuite il a fallu trouver les moyens d’acquitter les engagements contractés vis-à-vis de l’étranger.

En même temps, la féodalité française a profité de la terreur inspirée par le séjour des étrangers pour élever des prétentions qui ont déterminé une nouvelle lutte intérieure.

Enfin, ce n’est guère que depuis un an que les communes de France ont pu occuper leur esprit de la question de la réorganisation sociale, quoiqu’il y ait aujourd’hui plus de trente ans qu’elles ont renversé leur ancienne constitution pour en établir une nouvelle.