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voyant battus par les communes, ont appelé à leur secours tout le clergé et toute la féodalité de l’Europe. Dès lors les communes en France ont du employer la totalité de leurs forces morales et physiques à résister à une attaque générale. Les savants ont dû quitter leurs travaux de recherches pour perfectionner la fabrication de la poudre, des armes, etc. Les artistes ont abandonné leurs travaux d’imagination relatifs à l’amélioration du sort de l’homme social, pour doubler les forces de nos armées en exaltant l’âme des citoyens devenus soldats.

Pendant tout le temps que les communes françaises ont été occupées à repousser l’attaque de la féodalité européenne, il ne leur a pas été possible de s’occuper de la formation du système social qui pouvait leur convenir.

Malheureusement, les succès militaires obtenus par nos armées dans cette lutte défensive leur ont donné la passion de la guerre, et leur ont inspiré le désir de faire des conquêtes.

Dès ce moment, les forces morales et physiques des communes ont été employées, de la manière la plus déplorable, à seconder les projets ambitieux de Bonaparte.

Tant que cet état de choses a subsisté, les