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pas que la raison est retranchée aujourd’hui dans les imprimeries, libres ou non, comme dans un fort inexpugnable. L’élévation de leur rang les empêche de voir les objets sous leur véritable aspect. Ceux qui, avec les mêmes intérêts et les mêmes passions qu’eux, ont plus de sagesse, parce qu’ils ont plus d’obscurité, ne se font pas illusion sur l’entraînement irrésistible des choses.

Cette critique est de M. Aignan, celui de nos littérateurs qui a, dans ces derniers temps, le mieux analysé les ouvrages qui ont été publiés sur la politique.

Je ne réfuterai pas dans ce moment son opinion, quoiqu’elle ne me soit pas favorable, par deux raisons : la première, que M. Aignan a rendu compte de mon travail avant que l’exposition de l’ensemble de ma pensée fût terminée ; la seconde, parce que j’ai connaissance que ce littérateur s’est chargé de faire sur l’Organisateur un autre article dans la Minerve, et qu’il donnera vraisemblablement beaucoup plus de développement à ses idées dans cet article que dans celui que je viens de transcrire.

Je me bornerai pour ce moment à observer à M. Aignan qu’il résulte des progrès de la civilisation que les institutions vieillissent de même que les individus, et qu’en parlant de la royauté comme il l’a fait, c’est supposer que cette instit-