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savants, aux artistes et aux artisans[1] ; ce qui serait le résultat du nouvel ordre de choses dont nous avons essayé tout à l’heure d’esquisser les principaux traits. Les preuves que nous allons présenter nous paraissent devoir intéresser nos lecteurs, parce qu’elles sont déduites de faits très-simples et connus de tout le monde, parce qu’elles résultent de la simple exposition de ces faits.

« 1° Les affaires publiques seront administrées au meilleur marché possible quand elles seront dirigées par les savants, les artistes et les artisans, car les savants, les artistes et les artisans sont les hommes les moins ambitieux de richesses ;

  1. Il se pourrait bien que, malgré nos explications formelles, nous fassions accusé, sur la phrase précédent et de vouloir faire en faveur des savants, des artistes et des artisans, une révolution de la nature de celles qui se sont faites en France depuis 1792, c’est-à-dire, n’ayant d’autre objet que de transporter ou de répartir en d’autres mains la domination existante. Nous renvoyons ceux qui seraient tentés de nous supposer une telle pensée à la livraison précédente ; ils y verront que ce ne sont pas les pouvoirs politiques actuels qu’il s’agit de confier aux savants, aux artistes et aux artisans : ces trois classes d’hommes sont précisément les moins propres de toutes à l’ordre de combinaisons politiques qui se fait aujourd’hui. Les pouvoirs dont nous avons voulu parler sont, comme nous l’avons établi, d’une nature entièrement différente et même opposée ; ils correspondent à un système social très-distinct de celui qui existe encore.