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gnement. Ces deux conditions une fois remplies, ils regardèrent leur tâche comme terminée ; l’établissement était fondé. Considérant néanmoins que la nature de cet établissement donnait lieu à quelques affaires administratives, ils répartirent cette besogne secondaire entre les différents professeurs, qui se réunissaient quelquefois en conseil d’administration. Enfin, persuadés qu’il était nécessaire de maintenir un certain ordre dans cette nombreuse réunion de jeunes gens pour qu’ils retirassent de l’enseignement tout le fruit possible, ils chargèrent de ce soin un fonctionnaire estimable, qui n’avait point assez de capacité pour être professeur, et qui ne se classait lui-même que comme un subalterne. On sait combien l’établissement prospéra.

« Bonaparte survient, il trouve cette organisation beaucoup trop simple ; et, pour y mettre un peu du sien, il veut lui donner ce qu’il appelle de la dignité et de l’importance. Que fait-il ? Il superpose à l’établissement un gouverneur pris parmi ses courtisans, un sous-gouverneur colonel, et un directeur, ayant chacun quelques sous-ordres, et chargés uniquement à eux tous du maintien de la discipline ; il supprime le conseil d’administration, et il met à la place un adminis-