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exercé par le corps social lui-même ; c’est de cette manière que la société, prise collectivement, peut réellement exercer la souveraineté, souveraineté qui ne consiste point alors dans une opinion arbitraire érigée en loi par la masse, mais dans un principe dérivé de la nature même des choses, et dont, les hommes n’ont fait que reconnaître la justesse et proclamer la nécessité. Dans un tel ordre de choses, les citoyens charges des-différentes fonctions sociales, même des plus élevées, ne remplissent, sous un certain point de vue, que des rôles subalternes, puisque leurs fonctions, de quelque importance qu’elles soient, ne consistent plus qu’à marcher dans une direction qui n’a pas été choisie par eux. De plus, le but et l’objet d’une telle organisation sont si clairs, si déterminés, qu’il n’y a plus de placé pour l’arbitraire des hommes, ni même pour celui des lois, parce que l’un et l’autre ne peuvent s’exercer que dans le vague qui est, pour ainsi dire, leur élément naturel. L’action de gouverner est nulle alors, ou presque nulle, en tant. que signifiant action de commander. Toutes les questions qui doivent s’agiter dans un pareil système politique : Quelles sont les entreprises par lesquelles la société peut accroître sa pros-