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der les uns aux autres, s’organisaient pour exercer sur la nature des efforts combinés, et si les nations suivaient entre elles le même système !

« Nous avons essayé tout à l’heure de faire sentir la nécessité pour la société de se donner un but positif d’organisation, autre que le but vague de bonheur. Maintenant que nous avons fixé ce but, nous pouvons nous faire de cette nécessité une idée bien plus exacte. Il suffit pour cela de comparer ce que doit être le système social dans les deux suppositions d’un but vague et du but positif que nous avons déterminé. Le parallèle fera ressortir, sous un nouveau point de vue, l’importance du principe que nous avons proposé.

« Qu’on se représente une nombreuse-caravane, disant à ses conducteurs : Menez-nous où nous serons le mieux. Dès ce moment les conducteurs sont tout, la caravane n’est rien ; elle ne marche plus qu’en aveugle ; car pour qu’un voyage de cette nature puisse avoir lieu, seulement pendant vingt-quatre heures, il faut que la caravane accorde à ses chefs une confiance illimitée, une obéissance tout à fait passive. Elle est donc entièrement à la merci de leur mauvaise