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hors de là, on ne trouve que les parasites et les dominateurs. Dans tout ce qu’on a entrepris jusqu’à présent, et dans tout ce qu’on pourra jamais entreprendre pour le bonheur des hommes, il n’y a jamais eu et il n’y aura jamais d’utile à l’amélioration de leur sort que ce qui tend, soit directement, soit indirectement, à appliquer, à répandre ou à perfectionner les connaissances acquises dans les sciences, dans les beaux-arts et dans les arts-et-métiers. On ne saurait trop le répéter, il n’y a d’action utile exercée par l’homme que celle de l’homme sur les choses. L’action de l’homme sur l’homme est toujours, en elle-même, nuisible à l’espèce, parla double destruction de forces qu’elle entraîne ; elle ne devient utile qu’autant qu’elle est secondaire et lorsqu’elle concourt à exercer une plus grande action sur la nature.

Certes, nous sommes loin de prétendre que, dans l’état actuel des choses, il n’y ait d’hommes utiles que les savants, les artistes et les artisans, et de travaux utiles que les leurs. Car, à la manière dont la société est encore constituée, ces trois classes étant dominées par les parasites, tous les hommes qui, sans appartenir à aucune de ces classes, s’occupent de les débar-