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la direction[1]. Il s’ensuit donc que l’objet capital des travaux des publicistes doit être aujourd’hui de fixer les idées sur la direction de prospérité que la société doit prendre, et de la déterminer à prendre cette direction.

« Or, demandons-nous maintenant, quels sont les moyens généraux de bonheur pour la société ? Nous ne craignons pas de l’avancer hardiment, et tout homme sensé en établira facilement la preuve, il n’y en a pas d’autres que les sciences, les beaux-arts et les arts-et-métiers ; car les hommes ne peuvent être heureux que par la satisfaction de leurs besoins physiques et de leurs besoins moraux, ce qui est le but unique et l’objet plus ou moins direct des sciences, des beaux-arts et des arts-et-métiers. C’est à ces trois directions, et à elles seules, que se rapportent tous les travaux vraiment utiles à la société :

  1. Qu’on s’étonne après cela que l’arbitraire ne soit pas anéanti ! Il est évident qu’on ne doit pas s’en prendre uniquement aux gouvernants, puisque, en les supposant même animés des meilleures intentions, l’arbitraire a du toujours subsister, tant que la société ne s’est pas donné un but positif d’association. Il est, de plus, évident que ce n’est point en changeant la forme de gouvernement qu’il est possible de faire disparaître l’arbitraire, puisque tout ce que nous avons dit est indépendant de la forme des gouvernements, et s’applique également à toutes.