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tageux aux nations[1]. Supposez même que les gouvernants se soient élevés jusqu’à vouloir se faire un plan régulier d’administration, ce à quoi l’organisation parlementaire les pousse jusqu’à un certain point : attendu que les seules combinaisons dont les gouvernants se soient montrés capables jusqu’à présent (et cela sous toutes les formes de gouvernement) se réduisent toujours à celle de la force avec la ruse, c’est par la force et par la ruse qu’ils se proposeront de faire prospérer la société.

« Sans entrer dans des considérations plus détaillées, toute personne qui réfléchira un instant sur ce sujet sera persuadée que, tant que la société se bornera à ordonner vaguement à ses gouvernants de la rendre heureuse, sans avoir arrêté ses idées sur les moyens généraux de prospérité pour elle, l’arbitraire régnera nécessairement sous le rapport le plus général et le plus essentiel, puisque les gouvernants se trouveront cumuler avec leur fonction naturelle de guider la société dans une direction donnée, celle, bien autrement importante, de déterminer

  1. On se rappelle le mot de Louis XIV à Mme de Maintenon, qui l’exhortait à faire des aumônes : « Un roi fait l’aumône en dépensant beaucoup. »