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avoir créé en totalité ce que la marche de l’esprit humain avait presque entièrement préparé. On peut faire la même observation relativement à tous les progrès importants qui ont eu lieu dans toutes les directions, soit particulières, soit générales.

La génération ou l’homme qui a mis la dernière main aux perfectionnements, a été constamment regardé comme ayant crée l’ensemble ; personne n’éprouve de difficulté à se rendre compte d’une pareille sensation : elle est naturelle et inévitable, jusqu’à un certain point. Elle est l’effet d’un premier jugement.

Il arrive la même chose aujourd’hui relativement au projet de constitution dont j’ai tracé l’esquisse dans la première livraison. Ce projet se présente comme une conception absolument neuve, hors de tout rapport avec ce qui a existé jusqu’à ce jour, tandis qu’il n’est au fond que la conséquence la plus directe et la plus nécessaire de tous les progrès de la civilisation, particulièrement depuis le xie siècle.

On ne crée point un système réorganisation sociale, on aperçoit le nouvel enchaînement d’idées et d’intérêts qui s’est formé, et on le montre, voilà tout. Un système social est un fait, où il n’est