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qu’elle a donné aux industriels la faculté d’introduire dans la chambre représentative un certain nombre de chefs des arts et métiers. Quand même ce n’eût été d’abord que suivant une proportion égale à celle des artisans dans le corps électoral, ce qui était très-facile à réaliser, le nombre de ces députés aurait été assez grand pour influencer manifestement les délibérations et pour leur imprimer, d’une manière positive, le caractère communal[1].

La déclaration faite par la royauté, que la morale est indépendante de la religion, doit être envisagée comme un perfectionnement capital du principe de la liberté de conscience, tel qu’il avait été établi par les philosophes du xviiie siècle. On peut même dire que l’utilité de

  1. À la vérité, depuis cette époque, quelques industriels importants ont été nommés députés, sans qu’ils aient exercé sur les délibérations aucune influence communale sensible. Mais, s’étant trouvés jetés en très-petit nombre au milieu des militaires, des gens de loi et des fonctionnaires publics, ils ont dû se laisser modifier par l’ancien esprit politique, au lieu de le modifier eux-mêmes.

    Il ne faudrait pas conclure de ce fait que les délibérations conserveraient le même caractère, si la Chambre était composée d’industriels en totalité, ou même seulement si elle était composée suivant une proportion égale à celle des artisans dans le corps électoral, surtout si ces députés étaient élus spécialement comme industriels.